18.

Le chef local du FBI, Clark Sommers, accompagné d’un collaborateur, attendait Arch Carroll à la porte des arrivées. Comme à l’accoutumée, l’aéroport international de Miami subissait une panne électrique partielle.

— Monsieur Carroll, je suis Clark Sommers, du Bureau. Voici mon adjoint, M. Lewis Sitts.

Carroll le salua d’un signe de tête. Il avait mal au crâne à cause du vol et des amphétamines qu’il avait avalées et qui, bourdonnant dans son système sanguin, commençaient seulement à agir.

— On discute en marchant ? proposa Sommers. Nous avons un sacré paquet de questions à aborder ce matin…

— Ouais, d’accord. Dites-moi quand même un truc. Je me fais des idées ou, chaque fois que je viens dans cet aéroport, la moitié des lumières ne fonctionnent pas ?

— Je vois ce que vous voulez dire. On peut effectivement voir les choses sous cet angle. En fait, les narcotrafiquants se plaignent de ce que les éclairages lumineux leur donnent mal aux yeux.

Clark Sommers décocha discrètement un sourire cynique à Carroll. Il avait indéniablement et totalement l’esprit FBI.

L’adjoint de Sommers, le dénommé Sitts, portait un pull bleu léger, un pantalon de golf brun clair et une chemise assortie. Il ne lui manquait plus qu’une paire d’espadrilles aux pieds.

Tandis qu’ils remontaient la galerie, Carroll jeta quelques coups d’œil aux affiches colorées représentant le soleil et les vagues. Il se sentait personnellement agressé. La mer était un peu trop bleue, le soleil un peu trop éclatant, les gens qui s’amusaient sur les photos un peu trop beaux et un peu trop cent pour cent américains à son goût. Cela lui donnait la nostalgie de New York, où, au moins, les demi-teintes hivernales et la grisaille des rues familières étaient véridiques.

Tripotant une paire de lunettes de soleil, Sommers lui dit d’un ton posé et plein d’assurance :

— Monsieur Carroll, il y a une chose qu’il vous faut sans doute comprendre, concernant notre fonctionnement ici. Pour des raisons de psychologie et d’organisation, et afin que mes hommes restent totalement efficaces, c’est moi qui dois commander cette descente. C’est moi qui mène les perquisitions. Ce sont mes hommes. J’espère que vous êtes capable de comprendre cela ?

Carroll ne sourcilla pas. Son visage resta impassible. Pratiquement tous les policiers avaient une tendance irraisonnée à se montrer farouchement attachés à leur territoire – c’était une réalité qu’il avait vérifiée en maintes occasions.

— Pas de problème, acquiesça-t-il. C’est votre descente. Tout ce que je souhaite, c’est pouvoir m’entretenir avec votre dealer ensuite. Juste pour lui demander ce qu’il pense de la Floride.

Vendredi Noir
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